Ramata Thiam, représentante de LaLiga pour le Sénégal, la Côte d'Ivoire et la Mauritanie, sait que l'effort et la persévérance paient. Déterminée et travailleuse, elle nous parle dans cette interview de sa carrière, des défis professionnels qu'elle a dû relever et des succès qu'elle a obtenus. En plus d'évoquer sa carrière professionnelle et son amour du sport, elle donne de précieux conseils à ceux qui font leurs premiers pas dans le monde du travail.
Pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours ? Quand et comment avez-vous commencé à travailler pour LaLiga ?
Je suis née au Sénégal et j’y ai passé une grande partie de mon enfance jusqu’à ce que je rejoigne ma famille en Espagne en 2000. C’est là-bas que j’ai fait mes études supérieures et que j’ai travaillé en marketing dans diverses industries, allant de ma période de stage à la direction du service Après-vente du siège de Renault Espagne, en passant par plusieurs postes dans des entreprises de services financiers et plusieurs agences de marketing, à mon retour au Sénégal.
Début 2020, le poste de délégué de LaLiga en Afrique de l’Ouest est devenu vacant. Quand j’ai vu l’offre d’emploi, je n’ai pas hésité une seconde et j’ai postulé, car j’ai eu l’occasion d’allier ma passion pour le football à mon expérience en marketing. Après un long processus de sélection, j’ai rejoint LaLiga, dans des circonstances très particulières, lors la pandémie, en plein confinement et avec la compétition en arrêt. J’ai été surprise par l’accueil et les efforts fournis pour que je m’intègre au mieux dans l’entreprise et que je me sente aussi à l’aise que possible
Quand j’ai vu l’offre d’emploi, je n’ai pas hésité une seconde et j’ai postulé, car j’ai eu l’occasion d’allier ma passion pour le football à mon expérience en marketing.
Qu’aimez-vous le plus dans votre travail ? Quels défis avez-vous eu à relever dans votre carrière professionnelle en tant que femme ?
J’aime le football et le sport en général, mon travail me permet de connaître tous les aspects de ce secteur. Aujourd’hui, vous pouvez être appelé à préparer un événement de relations publiques avec les médias, le lendemain, être à des réunions d’affaires avec les dirigeants, et un autre jour planifier des campagnes de marque, c’est très dynamique.
J’ai fait face à de nombreux défis dans ma carrière professionnelle, liés non seulement à mon genre, mais aussi à mon origine. Dès le début, j’ai dû être résiliente et j’ai appris très rapidement que ma différence est finalement mon plus grand atout.
J’ai fait face à de nombreux défis dans ma carrière professionnelle, liés non seulement à mon genre, mais aussi à mon origine.
Le football féminin gagne en notoriété en Espagne. Comment voyez-vous le présent et le futur du football féminin en Afrique de l’Ouest ?
Il reste au football féminin encore beaucoup de chemin à faire en Afrique.
Le continent a des sélections très fortes comme le Nigeria et l’Afrique du Sud. À l’avenir, nous devrons encore améliorer la compétition et attirer plus de talents. Et cela passe par la sensibilisation des femmes à la pratique du football, dès le plus jeune âge, pour ainsi avoir une plus grande visibilité (plus grande exposition dans la presse), un budget et une formation.
j’ai dû être résiliente et j’ai appris très rapidement que ma différence est finalement mon plus grand atout.
Avec tout ce que vous avez vécu et expérimenté en tant que femme à des postes de direction, pouvez-vous nous raconter un moment marquant de votre carrière au Sénégal ? Comment voyez-vous l’avenir de LaLiga en Afrique ?
Des moments forts, il y en a eu plusieurs : des rencontres avec des acteurs du sport du continent et des présidents de fédérations, la réalisation de projets sur le territoire comme les stages de football et de basket-ball que nous avons réalisé à Thies avec des jeunes agés de 11-16 ans, la dotation à la Croix rouge sénégalaise d’un mini terrain de football, les activités spectaculaires que nous organisons pendant le classico, rencontrer la reine d’Espagne sa Majesté Madame Letizia, entre autres.
L’Afrique est le présent et l’avenir. Nous sommes la seule ligue au monde à avoir une présence physique sur le continent, avec un total de 7 délégations. Cela nous permet d’avoir une très bonne connaissance des marchés et de leur diversité, d’être plus proches de nos fans et de répondre aux besoins de nos partenaires. Nous voulons continuer à nous développer dans ce sens.
Nous voulons également être des acteurs du développement et de la croissance du football local, car cela nous profite à tous.
Quels sont vos passe-temps et comment gérez-vous votre temps libre ? Quel est votre endroit préféré au Sénégal ?
J’aime faire du sport pendant mon temps libre : aller à la gym, faire du vélo et dernièrement je découvre le padel, que j’adore (je suis très nulle pour l’instant !)
Mon endroit préféré au Sénégal est en fait une région, la petite Côte. Vous pouvez profiter de plages spectaculaires et d’un rythme de vie détendu. En résumé, c’est la Vie Pure !
L’Afrique est le présent et l’avenir. Nous sommes la seule ligue au monde à avoir une présence physique sur le continent, avec un total de 7 délégations. Cela nous permet d’avoir une très bonne connaissance des marchés et de leur diversité, d’être plus proches de nos fans et de répondre aux besoins de nos partenaires
Comment pensez-vous que la Chambre pourrait, en plus de tout ce qu’elle fait déjà, aider les femmes chefs d’entreprise ?
En promouvant davantage de rencontres entre femmes chefs d’entreprises et entrepreneurs, on faciliterait l’échange d’idées et de connaissances. La Chambre pourrait être une plate-forme d’union et de communauté pour autonomiser encore plus les femmes dans le monde des affaires, par la création de formations sur le leadership et la gestion, le développement des compétences en affaires.
Pourriez-vous donner un conseil à d’autres femmes qui commencent leur carrière ? Surtout au Sénégal.
Plus que des conseils, je veux partager 3 astuces.
La plus grande astuce est d’être persévérante, constante dans tout ce que vous faites. Si nous analysons le parcours de nombreux hommes et femmes de succès, nous verrons qu’ils ont tous un dénominateur commun : ils sont constants dans leur passion, leur travail.
Si vous avez un objectif, la plupart du temps vous ne savez pas comment l’atteindre, mais si vous le désirez de toutes vos forces et travaillez sans relâche, un jour, il se réalisera. Comme l’a dit A. Wade :
Il faut travailler, encore travailler, beaucoup travailler, toujours travailler.
La deuxième est : prendre soin de votre réputation.
La troisième et dernière : Socialiser ! Entourez-vous de professionnels de différents secteurs, Inspirez-vous de leurs carrières.